Qu’est-ce que l’effet Mandela ? Il montre comment les gens se souviennent collectivement de choses qui ne se sont jamais produites. Un aperçu étonnant de notre mémoire et du pouvoir des influences sociales.
Qu’est-ce que l’effet Mandela ? Explication de la signification et de l’origine
Les faux souvenirs collectifs montrent que notre mémoire est malléable et que nous sommes parfois fermement convaincus de savoir quelque chose avec certitude. Les faux souvenirs apparaissent souvent dans des contextes sociaux où des groupes partagent et renforcent inconsciemment de faux souvenirs.
- L’effet Mandela décrit donc des souvenirs collectifs erronés, dans lesquels de nombreuses personnes sont convaincues qu’un événement s’est produit alors qu’il est prouvé qu’il s’est déroulé différemment.
- Alors que la « confabulation » ne touche que des individus isolés, l’effet Mandela concerne des groupes entiers.
- Le nom de ce phénomène vient de l’auteure américaine Fiona Broome, qui a constaté lors d’une conférence en 2010 que de nombreuses personnes croyaient que Nelson Mandela était mort en prison dans les années 1980.
- Beaucoup se souvenaient même de scènes détaillées des funérailles présumées de Mandela. En réalité, il n’est décédé qu’en 2013. Broome a alors inventé le terme « effet Mandela » pour désigner ce type de faux souvenirs collectifs.
- D’un point de vue scientifique, l’effet Mandela est un exemple qui montre que les souvenirs sont créés collectivement et influencés par la communication sociale, la pression du groupe et les médias. À force d’être répétés et en raison du besoin d’appartenance sociale, les souvenirs erronés deviennent « vrais » au sein du groupe.
- Notre cerveau n’est en effet pas une mémoire passive. Les souvenirs sont reconstruits à chaque fois que nous racontons ou réfléchissons. Ainsi, de petites erreurs dans les conversations ou les médias peuvent devenir des vérités supposées.
- Les réseaux sociaux et les médias numériques renforcent le phénomène de l’effet Mandela. De nos jours, les informations et les mèmes qui se propagent rapidement font naître et consolident rapidement des souvenirs collectifs erronés. Il s’agit là d’un nouveau défi social, en particulier dans le contexte des fake news.
Exemples de l’effet Mandela
De nombreux cas célèbres de l’effet Mandela proviennent de la vie quotidienne, des médias ou de marques connues. Nous avons rassemblé pour vous ci-dessous quelques exemples marquants dans lesquels notre mémoire complète des souvenirs, les simplifie ou les modifie par des répétitions fréquentes et des influences extérieures.
- « Luke, je suis ton père » : cette citation prétendument tirée de Star Wars n’apparaît jamais dans le film. Ce que dit correctement Dark Vador, c’est : « Non, je suis ton père. »
- Looney Tunes : le dessin animé s’appelle « Looney Tunes » et non « Looney Toons », même si beaucoup d’entre nous s’en souviennent autrement.
- Pikachu : le bout de la queue de Pikachu est-il noir ? Malheureusement non, il est jaune.
- KitKat : le logo de la barre chocolatée ne comporte pas de trait d’union, mais beaucoup de gens « voient » mentalement un « Kit-Kat ».
- Febreze : le célèbre désodorisant s’appelle « Febreze », et non « Febreeze ».
- Nombre d’États américains : certains pensent qu’il y en a 51 ou 52. Mais le nombre exact est 50.
- L’homme du Monopoly : il ne porte pas de monocle, même si beaucoup de gens le visualisent ainsi.
- Logo VW : entre le « V » et le « W », il y a en fait une fine ligne qui passe souvent inaperçue.
- L’athlète américaine Kristi Yamaguchi est souvent considérée comme une joueuse de hockey sur glace. En réalité, elle était championne olympique de patinage artistique.
- « Sex and the City » est souvent appelé « Sex in the City », alors que le titre a toujours été « Sex and the City ».
- Une citation tirée d’un conte : beaucoup se souviennent de « Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle ». Dans l’original, cependant, il s’agit de « Miroir, miroir sur le mur ».
- « We are the champions » de Queen : beaucoup ajoutent mentalement « of the world » à la fin, bien que la chanson enregistrée ne se termine pas ainsi.